Jefferson Poirot : “Grâce à l’hypnose, je vais chercher des sensations, je travaille les automatismes”
Interrogé par l’Equipe, notre pilier international, Jefferson Poirot, est revenu sur ce qu’il a changé dans sa préparation pour devenir plus performant : “J’ai travaillé avec un diététicien la saison dernière. Je suis sur la continuité. Il y avait du bon et du moins bon. J’avais, par exemple, un régime sans gluten, sauf qu’au club, il n’y avait pas de repas sans gluten, donc je me mettais une pression de dingue. En revanche, j’ai poursuivi sur la micronutrition. Mais aujourd’hui, je fais plus de préparation mentale que de préparation physique […] J’ai très peu joué cette saison, seulement neuf matches en club, et grâce à l’hypnose, je vais chercher des sensations, je travaille les automatismes. Avant l’Irlande, je n’avais pas joué depuis un mois et je n’avais que ce moyen-là pour retrouver les sensations du match […] C’est ce qu’ils appellent de « l’induction lente ». Je travaille depuis trois ans avec un hypnothérapeute, Gershon Pinon, rencontré lors d’une conférence à Bordeaux. On discute d’abord pendant une petite heure pour connaître mes problématiques, savoir si tout se passe bien et puis on part sur une séance où il me plonge dans un état de semi-conscience. Une fois en état d’hypnose, il va me séquencer des actions de match en faisant attention de ne pas me dire des choses trop précises parce que si je ne suis pas d’accord, ça ne marchera pas. Il me fait répéter des actions classiques d’un match. Cela peut être du jeu sans ballon, des plaquages, la mêlée. Alors on y croit ou pas, mais je ressens physiquement, à travers mon corps, les sensations de la course, les impacts. Après une séance de visualisation de mêlée, souvent je me masse le cou parce que j’ai les cervicales raides. Je suis presque crevé (rires). Ça m’arrive aussi de sursauter parce que je viens de visualiser un choc. C’est vraiment étrange comme impression. Je ne suis pas en train de dormir. J’ai le sentiment de faire exprès de provoquer telle ou telle action et, en même temps, je ne pourrais pas m’empêcher de le faire“.