Christophe Urios : “J’adore avoir une relation forte avec mes mecs”

Invite du podcast de RugbyMercato, La Cravate, notre manager, Christophe Urios, est revenu sur son arrivée à Oyonnax : “A Bourgoin je n’avais pas de mauvaises relations avec les mecs, avec certains peut être parce que ce n’était pas facile, parce que certains étaient extrêmement proches de l’entraîneur qui était parti. Mais je n’avais pas d’impact sur eux, en tout les cas pas ce que je veux. Moi j’adore avoir une relation forte avec mes mecs. Ce n’est pas mes amis les joueurs mais par contre j’ai besoin d’être en totale confiance avec eux. Je suis un bâtisseur, j’aime construire avec eux et je n’avais pas ressenti ça à Bourgoin et c’est pour ça que je ne me suis jamais senti Berjallien. Quand je décide de ne pas rester, j’avais plusieurs contacts à l’époque, notamment un que je trouvais sympa et que j’avais visité deux fois, c’était Trévise, c’était celui qui m’intéressait le plus, après il y avait Brive et plusieurs clubs. Parallèlement à ça, Oyonnax m’appelle par l’intermédiaire d’un agent, je ne connaissais pas la Pro D2, je connaissais pas Oyonnax. Si je dois aller en Pro D2, c’est pas un problème d’humilité, c’est que je connaissais pas. Autant descendre dans le sud, je serais chez moi au moins. Ils m’ont appelés, ils ont insisté et un jour on discutait avec mon épouse et elle me dit : ‘Mais putain je ne te comprends pas, tu dis que tu ne t’es pas régalé à Bourgoin parce que tu n’as pas su pénétrer ce groupe, parce que tu n’as pas su avoir des relations fortes et là tu as un club, même si c’est en Pro D2, qui veut absolument que tu viennes, au moins va les écouter, c’est un problème de respect ça’. Je n’aime pas qu’on me parle comme ça d’abord (rires). Ca me pique et je dit je vais les rencontrer. Je m’en rappelle comme si c’était hier, je les ai rencontré un mardi. Déjà en montant, je monte sur l’autoroute de Genève et je me fais choper au flash et je dis : ‘Ca commence’. Là-bas, je rencontre des gens un peu décalés parce que c’était un club qui montait en PRO D2. C’était un jeune club qui n’avait aucune expérience du monde professionnel dans le rugby, mais par contre qui avait une espèce de volonté de progresser qui voulait se servir du rugby comme vecteur pour la vallée de la plasturgie. Je trouvais qu’il y avait une vraie relation entre le rugby et le territoire, enter le chefs d’entreprises que j’ai rencontré à l’époque, le pauvre Marco Manducher, avec qui j’avais des liens très très forts, Hervé David, Michel Jargonne. J’ai rencontré ces gens qui étaient des chefs d’entreprise et qui voulaient se servir du rugby pour faire progresser le club et en même temps trouver un fonctionnement de territoire. Dans la soirée, je pense que l’on n’a absolument pas parlé de rugby. J’ai juste présenté ce que j’aurais voulu faire, mais on a surtout parlé des hommes, des hommes dans l’entreprise, comment tu les fais progresser etc… On avait passé une soirée formidable et en partant d’Oyonnax je savais que j’allais signer à Oyonnax. Effectivement, ils me rappellent le jeudi et je dis que je signe trois ans, un truc de fou quoi mais je sentais le truc comme ça. Si j’avais écouté tous mes potes qui me disaient : ‘Qu’est-ce que tu vas foutre à Oyonnax, tu vas t’enterrer, ne va pas là- bas’. Moi je ne le voyais pas comme ça, je voyais une démarche dans laquelle j’allais pouvoir exister en tant qu’entraîneur parce que j’avais le poste d’entraîneur principal, gérer ça. Il y avait un projet fantastique parce qu’il fallait les rendre professionnels, recruter beaucoup. Il fallait travailler sur les structures, plein de trucs à faire et je me suis dit c’est là qu’il faut que j’aille, parce que je serai au centre du truc, on va créer le projet et si j’ai des qualités ça va démarrer, c’était un défi énorme“.
