Christophe Urios : “Pour eux parler de Top 14, c’était incroyable, c’était un mot tabou, il ne fallait surtout pas parler de ça”

     

    Invité du podcast de RugbyMercato, La Cravate, notre manager, Christophe Urios, est revenu sur les premières saisons de son passage à Oyonnax : “On monte en 2013 je crois. Il y a eu plusieurs épisodes, j’ai prolongé deux fois. Le premier épisode, quand j’entraînais avec Olivier Nier, qui était un bon passage. Il m’a appris beaucoup de choses, d’abord son management. Il m’a aidé à comprendre beaucoup de choses, à théoriser ce que je ressentais. On monte comme ça, la première année on ne se qualifie pas. Moi l’ambition que je leur avais annoncé, c’était de monter en Top 14. Ils m’ont dit que l’on allait déjà essayer de passer par le stade où on serait dans le haut niveau de la Pro D2 et qu’après on verrait. Pour eux parler de Top 14, c’était incroyable, c’était un mot tabou, il ne fallait surtout pas parler de ça. Mais moi je venais pour ça, sinon je restais chez moi. Ils m’ont cru sans me croire. La première année, on ne se qualifie pas, on termine 8ème ou 9ème, mais on fait quand même une bonne saison. Il y avait eu un match reporté qui nous avait mis un peu dans le sac. La seconde année, on fait la finale de Pro D2. On perd contre Albi en final au terme d’un match très serré. La troisième année, on se qualifie et on perd 6-3 en demi-finale contre La Rochelle, en faisant un match incroyable. On sentait que l’on était parti, que le club se structurait et commençait à recruter. Ensuite, il y a eu deux années un peu moins bonnes, où on n’arrive pas à se qualifier. Je m’étais trompé dans le recrutement, dans mes leaders, je me trouvais pas très bon. Il y a eu une période un peu compliquée. Au bout de ses deux ans, le club avait apprécié de se qualifier et me demande ce qu’il manque. Je leur réponds qu’il manque des joueurs, on a les structures, on fonctionne bien. Il y avait de gros clubs en Pro D2 comme le Racing. Si on veut se qualifier et tester le plus haut niveau, il faut recruter. On peut peindre la salle de muscu, le club house, mais ce n’est pas ça qui va faire que l’on va gagner les matchs, il faut recruter. C’est là que l’on fait cette première vague de grand recrutement dont Thibault Lassalle, Joe El-Abd et toute la bande. On fait un très bon recrutement. Des revanchards, des mecs de haut niveau, des mecs qui avaient envie de s’y filer ensemble dans un endroit pas facile, où tu ne penses qu’au rugby. Et puis c’est reparti, on avait fait très peu d’erreur dans le recrutement. Les mecs se sont intégrés, ont tout donné pour le club. A partir de là, dans cette troisième année, on survole la Pro D2. On est champion avec le record de points. On fait une saison incroyable, grâce à l’apport de ces joueurs. Dans le travail, on a évidemment continué à progresser, notamment avec ces joueurs, qui nous ont aidé à cela. Mais c’est cette qualité humaine des mecs, qui a fait que l’on a passé un cap“.