Christophe Urios : “Tout le monde était là. Tu ne pouvais pas aller en ville parce qu’il n’y avait rien donc tout se passait là”

Invité du podcast de RugbyMercato, La Cravate, notre manager, Christophe Urios, s’est souvenu de l’ambiance qui entourait son équipe à Oyonnax, notamment lors des après-match : “On pourra dire, lui c’est un technicien, lui c’est un meneur d’hommes… Moi je me considère comme un technicien, sinon tu ne peux pas durer. Aujourd’hui, effectivement, ce qui fait que je me lève tous les matins, avec une énorme envie de progresser, d’aller au travail, ce n’est pas le rugby, j’ai des hommes autour de moi qui sont bien meilleurs que moi là-dessus. Par contre, c’est les mecs qui font que je me régale, ce côté affect me plaît. Pour moi, ce qui est important, c’est de bien vivre. Tu peux être sérieux, être un grand professionnel, mais aussi accepter de bien vivre. C’est à dire avoir des relations honnêtes, se dire les choses, mais aussi boire des canons, faire la fête, un barbecue. Ca fait partie du bien vivre, tout ce qui va faire que les gens vont se sentir bien. C’est essentiel et on avait créé ça à Oyo. Là-bas, c’était aussi exacerbé parce que c’était un petit village de 27000 habitants et c’était le club de la région. Tout les gens se retrouvaient derrière l’équipe. C’est ça qui a été fort à Oyo. Cette équipe, où le rugby était un vecteur important, parce que c’est un endroit de rugby quand même, mais bon de Fédérale 1, un peu de Pro D2, mais sans trop d’ambitions, et tout d’un coup on s’est retrouvé avec une équipe qui avait énormément d’ambitions, qui avait gagné, qui montait en Top 14. Il y avait cette grande relation avec nos supporters, mais aussi avec nos partenaires, qui étaient très proches de nous. Je me rappelle que pour les soirées d’après-match, on allait dans un super club-house et elles étaient terribles. Tout le monde était là. Tu ne pouvais pas aller en ville parce qu’il n’y avait rien donc tout se passait là. Ca a forgé notre état d’esprit, le lien d’Oyo. En fait, tu arrivais après ton match à 21h30 et les mecs ils en repartaient à 4h du matin, avec le pote qui avait joué, avec le supporter, mais aussi avec le partenaire qui mettait beaucoup d’argent dans le club. On a créé cette espèce d’atmosphère, qui était géniale et que je n’ai jamais retrouvée. Quand j’en parle avec les anciens, ils me disent tous ça, qu’ils n’ont jamais retrouvé ce truc. On ne le retrouvera jamais. A Bordeaux, tu finis ton match et tu peux aller à 1000 endroits. A Oyo, il n’y avait rien donc on restait là. Ce qui était fou, c’est que c’était même les étrangers. On aimait venir en famille avec les enfants, il y avait des enfants partout, qui courraient partout, qui dormaient sur les banquettes, c’était un truc incroyable“.
