Christophe Urios : “J’ai besoin que mes joueurs s’engagent”

Interrogé dans le podcast de RugbyMercato, La Cravate, notre manager, Christophe Urios, est revenu sur la façon dont il plaçait l’état d’esprit en priorité et dont il adaptait son recrutement en fonction de ça, tout en faisant attention à bien intégrer les étrangers au groupe : « Comme je l’ai fait partout. Je n’ai pas plus d’étranger à Bordeaux que j’en avais à Oyo. Il y a plusieurs façons de rentrer dans des projets. Tu peux rentrer par le rugby et faire en sorte d’adapter pour que les joueurs arrivent à trouver cet état d’esprit, mais tu peux aussi rentrer par l’humain et l’état d’esprit et faire en sorte que le rugby s’adapte. Ce n’est pas en opposition. Certains peuvent rentrer par le rugby puis faire en sorte de travailler l’atmosphère et l’esprit. D’autres, comme moi, préfèrent rentrer par l’état d’esprit et puis adapter le rugby. Il n’y a pas de vérité. Quand tu travailles sur cette qualité d’état d’esprit, la première des choses, c’est de ne pas se tromper sur le recrutement, notamment en termes d’état d’esprit et de mecs. Le deuxième point, c’est que j’ai besoin que mes joueurs s’engagent. Toutes les présaisons, on travaille sur ce que j’appelle la vision, c’est à dire définir ce que l’on veut faire dans la saison. Tout simplement ce que font les grandes entreprises. On veut faire quoi de notre saison ? Qu’est-ce qu’on veut gagner ? Quel état d’esprit on veut avoir ? Quel comportement on veut avoir ? Tout ça on le construit et on le définit avec les joueurs et le staff. Quand tu as pensé pendant toute ta présaison, que tu as travaillé sur cet état d’esprit, sur cette vision qui permet de dire que l’on veut gagner, avoir tel objectif, telle raison d’être, telle culture de club, telles valeurs, si tu ne le fais pas après, c’est que tu es un salaud. Je ne vois pas d’autres issues que ça. On en a parlé, on l’a dit, on l’a voté, après il faut s’engager. Tu n’es pas obligé d’être d’accord. Tu peux ne pas l’être, mais exprime toi. Et de toute façon, c’est la majorité qui l’emportera. A toi après de t’intégrer au groupe. Il y a eu de grands débats. Coupe d’Europe ou pas ? Il y a eu des débats incroyables, mais c’est ce qui fait la force d’une équipe. Après, comment tu intègres un fidjien, ce n’est pas facile, parce qu’ils n’ont pas l’habitude de fonctionner comme ça. Il faut les accompagner, les faire venir, qu’ils s’expriment, traduire dans leur langue ».
