Le nouveau jeu de l’UBB décortiqué

Après les 7 premières journées de championnat où notre équipe présente un bilan plus qu’honorable (5 victoires pour 2 défaites), focus sur les modifications qu’a apportées le nouveau staff sur le jeu de l’UBB.

 

La première modification a consisté à ajouter une dimension plus physique au jeu de l’UBB, sans renier le jeu au large qui reste l’ADN de notre équipe. Telle était la volonté du président Laurent Marti et du nouveau staff, et le recrutement fut mené en ce sens. Les nouvelles recrues telles que Mahamadou Diaby, Leroy Houston, Adrien Pélissié ou Apisai Naqalevu ont toutes apporté une nouvelle dimension physique au jeu ouvert de l’UBB.

Cela se matérialise dans les compositions de l’équipe et dans les formes de jeu ; l’exemple-type étant la 3ème ligne. La 3éme ligne est devenue plus physique sans perdre toutefois sa mobilité. Cela se reflète par sa composition : la plus alignée est Mahamadou Diaby (6 titularisations) – Loann Goujon (5 titularisations) – Leroy Houston (5 titularisations), avec Marco Tauleigne le plus souvent en sortie de banc (3 titularisations, 3 sorties de banc) ; et par le moindre nombre d’apparitions de Hugh Chalmers (2 titularisations) au profil plus mobile, plus aérien mais moins physique.

En termes de jeu, cela se matérialise par une 3ème ligne qui recherche plus le défi physique dans l’axe, tout en essayant de faire vivre le ballon via les offloads. Face à Toulon, Loann Goujon percute, puis Mahamadou Diaby assure la continuité du jeu jusqu’à Jean-Baptiste Dubié pour le premier essai de l’Union. Cette volonté de faire vivre le ballon est d’ailleurs une des missions fixées à tous les avants (Jean-Baptiste Elissalde a décortiqué ce trait de jeu des avants de l’UBB dans l’Equipe). Un autre exemple de cette volonté est le premier essai inscrit face au Stade Français où Sébastien Taofifenua et Vadim Cobilas ont assuré des transmissions rapides permettant l’essai de Nans Ducuing.

 

Le premier essai de Jean-Baptiste Dubié face au RCT

 

L’essai de Nans Ducuing face au Stade Français.

 

 

Au niveau des lignes arrières, cette tendance est moins prononcée mais néanmoins présente. Elle se matérialise par le recrutement d’Apisai Naqalevu et son importance prise dans le jeu de l’équipe (6 titularisations). C’est un profil qui faisait défaut à l’UBB ces dernières saisons. Le recrutement de ce centre au profil plus physique que ses compères de la ligne arrière est venu pallier au manque de densité physique des arrières bordelais, plus réputés pour leur capacité à faire vivre le ballon. Régulièrement utilisé dans un rôle de perforateur/casseur de défenses, il est le complément idéal de centres plus mobiles comme Jean-Baptiste Dubié ou Jayden Spence. Il est en outre intéressant de remarquer que ce surplus de puissance apporté par Apisai Naqalevu n’a pas dénaturé le jeu des arrières de l’UBB (vitesse, dédoublement de passes) mais l’a enrichi en permettant de nouvelles options de jeu derrière.

On se retrouve donc avec un jeu plus pragmatique avec plus de percussion physique, probablement plus adapté aux exigences d’un Top 14 de plus en plus physique (les phases finales de la saison dernière furent monstrueuses de ce point de vue). Les saisons précédentes, l’UBB privilégiait régulièrement le jeu au large sans fixer préalablement les défenses adverses (cf une déclaration de Vincent Etcheto : « tant que je serai entraîneur de cette équipe, le premier ballon ira toujours au large »). Un exemple frappant fut le dernier match de Top 14 face au RCT. En première mi-temps, l’UBB a privilégié le jeu au large où la défense toulonnaise l’attendait. L’équipe fut régulièrement contrée et se retrouva rapidement avec 15 points de retard (3-18). Jacques Brunel a demandé à ses joueurs de faire plusieurs temps de jeu dans l’axe avant de joueur au large, permettant à l’équipe d’être plus efficace et de gagner le match. Le troisième essai inscrit par Jean-Baptiste Dubié reflète bien ce changement : après un gros travail des avants dans l’axe, Baptiste Serin écarte le jeu et l’action se poursuit au large jusqu’à l’essai.

 

Le troisième essai de l’UBB face au RCT.

 

Enfin, on peut constater que l’UBB ne relance presque plus lorsqu’elle est dans ses 40 mètres et privilégie régulièrement la sortie de son camp via le jeu au pied. Elle relance un peu plus lorsqu’il s’agit de ballons de récupération mais l’option du jeu au pied reste prioritaire dans cette zone du terrain.

 

Merci à Matthieu Meillan pour son aide.

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