Madosh Tambwe : “Quand maman est morte j’ai été perdu. Je ne fréquentais pas de bons gars, les clopes, l’alcool, l’herbe…”
Interrogé par
l’Equipe,
notre ailier, Madosh Tambwe, s’est confié sur sa
jeunesse et sa découverte du rugby : “Je n’aime pas trop en
parler… J’ai arrêté le sport pendant deux ans à la suite du décès
de ma mère. Ce fut l’expérience la plus sombre de ma vie. C’est
elle qui nous avait mis à l’athlétisme, mon frère et moi. Elle nous
amenait partout. On vivait à Yeoville, un quartier difficile de
Johannesburg. Avec l’athlétisme, elle voulait nous extraire du
quartier, des mauvaises fréquentations. Elle nous encourageait à
courir l’un contre l’autre. Lui et moi, on se défiait jusqu’à la
nuit tombée. Avec des craies chapardées à l’école, on écrivait nos
scores sur le bitume. Il avait quatre ans de plus, il m’arrivait de
le devancer. Quand maman est morte j’ai été perdu. Je ne
fréquentais pas de bons gars, les clopes, l’alcool, l’herbe… Mon
grand frère m’a convaincu d’essayer le rugby. Il sentait la colère
que je contenais en moi. Le rugby m’a apporté de la
lumière.
J’ai eu un déclic lors de la Craven Week (une compétition
des lycées, très populaire en Afrique du Sud) où j’ai marqué pas
mal d’essais. Maman disait que mon frère et moi avions un destin.
Il est aujourd’hui artiste, il rappe sous le nom de Raf Don, il
fait des featurings de plus en plus intéressants, a de bons succès
en streaming“.