[Interview] Bernard : « Merci Bordeaux-Bègles et tous ses supporters »

Présent à l’UBB depuis trois ans, Pierre Bernard a décidé, un an après avoir prolongé son contrat avec l’UBB, de quitter notre club. Nous ne nous en cachons pas, nous sommes des supporters du joueur, qui n’a que très rarement déçu. Nous n’avons pas compris, malgré le discours du turnover, qu’il soit écarté à certains moments de la saison, étant une des pièces maîtresses de notre équipe et l’un des joueurs les plus réguliers depuis son arrivée. Nous n’oublions pas non plus son coup de patte qui nous qualifia la saison dernière pour l’Europe et qui fut déjà l’apogée d’une belle saison, dans la constante évolution de notre club. Si des rumeurs d’une concurrence forte la saison prochaine avec l’arrivée de Ian Madigan sont sorties pour expliquer le départ de Pierre, celui-ci a forcément répondu de la meilleure des manières en s’engageant avec Toulon, où la concurrence sera encore plus forte. Interview.

 

Te voilà officiellement à Toulon. ‘Enfin !’, tu nous confiais. La route a été longue ?

Oui, la route a été longue et la saison même, faite de beaucoup de péripéties. Entre ce qu’il s’est passé avec Montpellier, une prolongation à Bordeaux, et maintenant finalement Toulon… Étant donné qu’il me restait une année de contrat, c’est ça qui a fait durer l’annonce officielle. Mais bon ça y est, au 1er juillet, je serai toulonnais.

 

Quand as-tu pris la décision de quitter l’UBB ?

La décision de quitter définitivement l’UBB a été prise le 25 avril, car il fallait que je me décide. Beaucoup de choses me retenaient à Bordeaux, mais suite à une discussion, j’ai définitivement décidé de vouloir partir.

 

Que s’est-il dit dans cette discussion ?

Je ne peux pas revenir sur le contenu de cette discussion, c’est personnel. C’est le plan de travail et ma volonté de progression, qui ont confirmé ma volonté de partir et non un problème de concurrence, comme j’ai pu l’entendre ici et là… Si ça avait été le cas, je ne serais pas à Toulon aujourd’hui.

 

Y a-t-il eu une petite cassure avec le départ de Vincent Etcheto ?

Une cassure non, on est dans un monde professionnel, et c’est comme ça… Mais bien sûr que cela m’a touché. Cela dit, tout s’est bien passé avec Émile ensuite, avec qui je m’entends très bien.

 

Emile Ntamack et Pierre Bernard

 

Tu as pu suivre la fin de saison de Vincent justement…

Oui, je suis heureux pour Vincent ainsi que Yann, leur préparateur physique, mais bien sûr pour le club et la ville de Bayonne, qui méritent d’être en Top 14 selon moi.

 

Quelle était la différence entre ce que tu as connu avec Vincent Etcheto, et ensuite Émile Ntamack ?

Émile n’est pas arrivé avec des idées prédéfinies. Il a voulu s’adapter à notre groupe donc finalement, il n’y a pas eu beaucoup de changements. Juste une différence de stratégie globale collective.

 

Plus globalement, il se dit que l’UBB est un club moins familial… En attestent peut-être les départs de joueurs, parfois encore sous contrat…

L’UBB, avant d’être un club familial, est un club professionnel. Donc il en découle des décisions qui plaisent, ou qui déplaisent…

 

Aujourd’hui, tu rejoins Toulon, un club titré et ambitieux, avec aussi une grande concurrence. Est-ce un aboutissement ?

C’est une progression, grâce à l’UBB et Laurent (Marti, ndlr), qui est venu me chercher à Castres. J’arrive à un âge, où soi-disant, ce sont les débuts des meilleures années pour les demis d’ouverture. Donc autant les vivre dans un club comme Toulon. Cela faisait deux ans qu’ils me contactaient. J’y vais avec une vraie détermination pour réussir.

 

Il y a aussi l’objectif de retrouver le XV de France… Tu as du voir d’un bon œil tes désormais anciens coéquipiers convoqués en nombre…

Oui, je suis très, très content car il ne faut pas oublier que l’on est un groupe de vrais copains. Je suis tout particulièrement heureux pour Juju Rey qui représente l’Ariège, sa terre de courage !

 

Julien Rey et Pierre Bernard

 

Avec maintenant un peu de recul, comment juges-tu la saison de l’UBB à titre collectif, mais aussi la tienne ?

Ce fut une saison frustrante. On avait vraiment le potentiel pour terminer dans les six premiers, surtout que début avril, on avait plus de huit points d’avance sur nos concurrents… A titre personnel, ça a été une saison un peu paradoxale, faite de bons et moins bons moments. J’étais forcément déçu de ne pas avoir goûté aux phases finales avec ce club et ses supporters…

 

Justement, que peut-on te souhaiter pour l’avenir et quel message as-tu à faire passer aux supporters ?

En ce qui me concerne, de continuer à grandir en tant que joueur et en tant qu’homme. Je tiens vraiment à remercier Bordeaux-Bègles et tous ses supporters qui m’ont permis de vivre trois années très enrichissantes, faites de beaucoup d’amitiés et de passion.

 

Nous tenions à remercier Pierre à notre tour pour ses années passées à l’UBB, qui l’ont certainement fait grandir et évoluer, et lui souhaitons le meilleur possible avec le RCT. Nous ne manquerons pas de le suivre dans la suite de sa carrière.