Vincent Etcheto : « A chaque fois c’est plus des questions d’homme que de compétences. On était arrivé au bout avec Laurent Marti à Bordeaux »

 

Invité de l’émission le Pack des Sports sur les ondes de France Bleu Pays Basque, notre ancien entraîneur des arrières, Vincent Etcheto, est revenu sur son départ de l’Aviron Bayonnais à l’issue de la saison : « C’est toujours dur de s’en aller, d’autant plus quand ça marche. A Bordeaux, je suis parti alors que Bordeaux était qualifiée pour la première fois en Champions Cup et pour une pénalité ratée, celle de Lionel Beauxis, on avait raté une première accession en barrage, que Bordeaux n’a toujours pas atteint entre parenthèses. Cette année je pars avec un titre de champion de France. Les deux fois ce n’est pas de mon plein gré. Je suis un peu le Virenque du rugby. C’est différent, mais à chaque fois c’est plus des questions d’homme que de compétences. On était arrivé au bout avec Laurent Marti à Bordeaux et là au bout de 6 mois, on est arrivé au bout avec Yannick Bru, pas du tout pour les mêmes raisons puisqu’on a réussi à fonctionner ensemble […] Je le répète souvent, que ce soit entraîneur ou manager, ce qui m’intéresse, c’est le rectangle vert, le terrain, les joueurs. Je suis proche des joueurs, pas par intérêt, mais parce que je me sens bien avec eux. Ca me permet de rajeunir ou d’être moins vite vieux. Mais surtout je suis bien à leur contact. Ca m’a été reproché parfois, mais je ne changerais pas parce que je suis un enfant, même si je peux être très sérieux, que je prépare mes entraînements, que je maîtrise mon métier maintenant à 50 ans. C’est ce qui m’a poussé à bien finir. Je ne suis pas une sale personne. Je n’avais aucun intérêt à pourrir ce qui se faisait. J’ai connu ça dans d’autres clubs. J’avais envie d’aller au bout avec cette équipe et on est allé le chercher […] Il n’y a aucune amertume. Des fois je me pose la question, en introspection, de pourquoi on ne veut pas travailler avec moi ou de pourquoi les gens saturent. Bordeaux ça a duré 6 ans. Ca ne s’est pas super bien passé avec Raphaël Ibanez. C’est complexe la vie en groupe. On se voit plus souvent qu’on ne voit notre famille. On vit ensemble quasiment 24h/24, on passe les week-ends ensemble. Il y a peu de vacances. Le rugby est très important, le terrain, mais je crois aussi beaucoup à l’affectif, aux relations extra-professionnelles. Peut-être que je suis démodé ou que les gens avec qui j’ai travaillé mettent le professionnel d’abord et mettent une barrière entre eux et les joueurs« .